Visitez la Rance et Léhon

Le nom de la Rance est Renk en breton. Il est attesté sous les formes Renc au IXe siècle, Rinctus, Rinctius au IXe-Xe siècle, Rentia au IXe siècle, Rentius au XIe siècle, Rentie au XIIe, Re(n)cem au XIIe, Rence et Rance au XIIe également. Les linguistes ont anciennement attribué à Rinctius, un radical Rinc- issu du gaulois (autrement dit celtique continental) *rinc- « bruit strident ». Cependant cette hypothèse est incompatible avec la forme primitive du nom de la Rance désormais identifié dans Reginca. Il s’agit d’un dérivé formé avec le suffixe -inco sur la racine indo-européenne reg- « arroser, baigner », dont il existait probablement un produit en celtique.

Son nom participe à la toponymie du canal d’Ille-et-Rance, à la communauté de communes Rance – Frémur, au SAGE Rance Frémur Baie de Beaussais et à de nombreuses communes : Le Minihic-sur-Rance, Plouër-sur-Rance, Pleudihen-sur-Rance, Langrolay-sur-Rance, La Vicomté-sur-Rance, Saint-Samson-sur-Rance. L’usine marémotrice de la Rance est une centrale électrique française tirant son énergie de la force de la marée. Elle se trouve dans l’estuaire de la Rance, entre les communes de La Richardais et de Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, dans le nord-est de la Bretagne. Avec une capacité installée de 240 MW, elle est restée la plus grande usine marémotrice au monde pendant 45 ans, de sa mise en service en 1966 jusqu’au 4 août 2011, détrônée par la centrale de Sihwa Lake en Corée du Sud, légèrement plus puissante (254 MW installés).

Le barrage sert également de pont routier entre Saint-Malo et Dinard.

Dans la partie orientale du département des Côtes-d’Armor, Léhon se situe aussitôt au sud de Dinan et constitue une banlieue résidentielle chic et assez aisée de cette ville. Géographiquement, on peut distinguer le bourg de Léhon d’une douzaine de hameaux d’habitations qui se sont développés surtout depuis la deuxième moitié du XXe siècle. Le bourg se trouve à l’extrémité est du village, dont le canal d’Ille-et-Rance constitue la frontière avec la ville voisine de Lanvallay. Ce bourg de petite taille est constitué de petites maisons en pierre typiques, d’une abbatiale jointe à un ancien monastère et aux vestiges d’un château fort du Moyen Âge.

Pour schématiser, le centre géographique de la commune est occupé par un bois et tout autour on trouve d’anciens lieux-dits. Le territoire du village est fortement dénivelé entre sa partie ouest, plus élevée et est, le long du canal. Léhon fait partie des six petites cités de caractère de Bretagne du département.

Abbaye Saint-Magloire de Léhon

L’église, la sacristie et la porte de l’ancienne église située dans le cimetière ; le bâtiment à l’ouest affecté à l’école des filles ; le réfectoire et le bâtiment à l’est du cloître font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 30 septembre 19311. Ils étaient classés par liste de 1875. L’abbaye, dédiée à saint Magloire, est un ancien monastère de moines bénédictins dont la fondation remonterait au IXe siècle et serait due à Nominoë. Dans les Miracles de Saint Magloire publié par Duchesne en 1641 et Mabillon en 1706, nous apprenons que saint Sulin, Sulian ou Suliau, dit aujourd’hui saint Suliac, était disciple de saint Samson, évêque de Dol-de-Bretagne, tout comme le cousin de celui-ci : saint Magloire. Suliac avait un domaine dans l’île de Sercq sur laquelle saint Magloire avait construit un monastère. Saint Magloire de son côté avait une propriété sur le continent à proximité du monastère de Saint-Suliac. Ces deux saints firent un échange de terrains, avec une condition fixée par Magloire, stipulant que : « si après sa mort son corps était transporté sur le continent, chacun reprendrait son bien ». C’est ainsi que le monastère de Léhon revint aux moines de la communauté de Saint-Magloire. Dans ce texte, il est dit que les reliques de Magloire furent déplacées de Sercq à Léhon sous le règne de Nominoë, roi de Bretagne mort en 851. De cette période ne subsiste aucun vestige, le premier monastère ayant été construit en bois, dans le creux d’un vallon, avec au nord-ouest et au sud les collines de Lanvallay et la Rance reprenant vers le nord, et sous la protection du château à l’est, du côté de l’entrée du village.

Vers 910, les Vikings font leur apparition et les moines fuient à Paris en emportant les reliques de saint Magloire pour fonder une nouvelle abbaye Saint-Magloire dans la capitale, qui deviendra la maison mère après le retour de moines à Léhon. L’abbaye est pillée et détruite. De retour vers 1008, les moines vont reconstruire l’abbaye. Ils dépendent désormais de la maison mère de Paris et le monastère prend le titre de prieuré royal à son rattachement à Marmoutier. Des bâtiments de cette époque, rien ne subsiste.