Voyage à Paris Avril 2018 

Paris est la capitale de la France. Elle se situe au cœur d’un vaste bassin sédimentaire aux sols fertiles et au climat tempéré, le bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents de celle-ci avec la Marne et l’Oise. Ses habitants s’appellent les Parisiens. Paris est également le chef-lieu de la région Île-de-France et une collectivité à statut particulier qui exerce les compétences d’une commune et d’un département. Commune centrale de la métropole du Grand Paris, créée en 2016, elle est divisée en arrondissements, comme les villes de Lyon et de Marseille, au nombre de vingt. L’État y dispose de prérogatives particulières exercées par le préfet de police de Paris. Ville la plus peuplée de France, elle est la première parmi les aires urbaines de l’Union européenne devant Londres et la 29e plus peuplée du monde. Paris compte 2,19 millions d’habitants au 1er janvier 2016. L’agglomération parisienne s’est largement développée au cours du xxe siècle, rassemblant 10,73 millions d’habitants au 1er janvier 2016, et son aire urbaine (l’agglomération et la couronne périurbaine) comptait 12,57 millions d’habitants.

Avant l’actuelle Cathédrale Notre-Dame

Paris, l’ancienne Lutèce, a été évangélisée à partir du IIIe siècle. On y comptait vers 250 suffisamment de chrétiens pour que le pape Fabien y envoie comme premier évêque Dyonisius, notre Saint Denis devenu saint patron de Paris. Les chrétiens étant alors persécutés en Gaule comme dans tout l’Empire Chrétien, l’évêque Denis devait célébrer le culte secrètement sans doute dans une simple pièce d’une villa gallo-romaine. Denis a d’ailleurs été martyrisé quelques années plus tard avec ses auxiliaires sur le Mont Mercure, dénommé depuis Mont Martyrum (Montmartre). Ses successeurs ont vécu dans la clandestinité jusqu’à la paix de l’Eglise décidée par l’Empereur Constantin en 313.

Il est alors devenu possible de construire un premier édifice chrétien, vraisemblablement sur la rive gauche et peut-être, selon certaines histoires, du côté de l’actuel Val-de-Grâce. En fait, nous ne savons rien de précis sur cette première cathédrale ni sur les suivantes. Des fouilles ont été effectuées à différentes périodes dans la partie orientale de l’Ile de la Cité, là où se trouve maintenant la Cathédrale Notre-Dame. Elles permettent de penser qu’il existait à son emplacement au début de notre ère un temple païen, remplacé ultérieurement par une grande basilique chrétienne à cinq nefs, sans doute assez semblable aux basiliques antiques de Rome ou de Ravenne, notamment. Mais nous ne savons pas si cette cathédrale, dédiée à saint Étienne, avait été élevée au IVe siècle et aurait été remaniée par la suite ou si elle daterait du VIIe siècle avec des éléments plus anciens en remploi. Une certitude cependant : cette cathédrale Saint-Étienne était de très grandes dimensions. Sa façade occidentale, située une quarantaine de mètres plus à l’ouest que la façade actuelle de Notre-Dame, avait une largeur à peine inférieure, quant à la longueur totale de l’édifice, elle représentait un peu plus de la moitié de l’actuelle. A l’intérieur, les nefs étaient séparées par des colonnes de marbre et les parois étaient revêtues de mosaïques. Selon l’usage liturgique, elle était complétée sur son flanc nord par un baptistère, dénommé Saint-Jean le Rond.

La cathédrale Saint-Étienne semble avoir été régulièrement entretenue et réparée, suffisamment en tout cas pour résister aux guerres et à l’usure du temps. Cependant, au milieu du XIIe siècle sous le règne de Louis VII, l’évêque Maurice de Sully et le chapitre ont pris une décision extrêmement importante : construire à la place de Saint-Étienne une nouvelle cathédrale, beaucoup plus longue et plus haute que l’ancienne, comme le permettaient les nouvelles techniques architecturales qui commençaient alors à être employés, celle du style ogival, communément appelé gothique de nos jours.

Naissance de la cathédrale Notre-Dame

Le 12 octobre 1160, Maurice de Sully est élu évêque de Paris.

Paris, dans un contexte de forte expansion démographique et de dynamisme économique, affirme l’importance de son rôle dans le royaume de France comme :

– capitale politique des rois capétiens notamment avec Philippe 1er (1060-1108), Louis VI le Gros (1108-1137) et Louis VII le Jeune (1137-1180) ;

– centre économique avec le développement sur la rive droite de la Seine d’une ville d’artisans et de marchands autour du marché des halles ;

– un haut-lieu de formation intellectuelle : rayonnement international de l’école-cathédrale.

Maurice de Sully est évêque de Paris de 1160 à 1196. Dès son élection, il propose une réponse pastorale, théologique et spirituelle à la profonde transformation de son diocèse par la reconstruction d’une église-cathédrale dédiée à la Vierge Marie (Notre-Dame) et regroupant les fonctions d’église de l’évêque, d’église des chanoines et de baptistère. Ce projet est au centre d’un gigantesque chantier urbain :

– démolition de l’ancienne Saint-Étienne et édification de Notre-Dame ;

– aménagement d’un parvis voulu comme un espace intermédiaire entre le monde profane et le monde de la foi : lieu de catéchèse par l’enseignement sculpté aux portails ;

– percement de la rue Neuve-Notre-Dame : ample voie de 6 mètres de large permettant un accès facile à la cathédrale pour une population nombreuse ; elle servira de cadre aux cours des siècles aux grandes processions ;

– reconstruction du palais épiscopal et de l’Hôtel-Dieu.